Le carnaval haitien en long et en large (part I)

Publié le par Mariental

Le carnaval haïtien au sens large du thème est un sujet  vaste et complexe bien qu'à première vue cela parait à la fois simple et singulier.
Pour l’aborder, il faut considérer chaque détail, chaque point permettant de faire le pont entre le carnaval européen qui est à l’origine de tout carnaval et celui d’Haïti dit carnaval Haïti devenu au file du temps la plus grande manifestation culturelle haïtienne.
Ainsi donc, je dirai un mot de l'origine du carnaval haïtien, de son histoire, de son aspect social, culturel artistique, économique et politique et en suite je présenterai les grands axes de son flux compétitif qui est donc un facteur non négligeable si l’on veut retracer les grands moments de cet événement solennel poussant chaque année des centaines de milliers d’haïtien à gagner les rues pour se divertir. Ce côté compétitif présente donc des avantages et des désavantages non seulement pour le carnaval haïtien mais aussi pour la culture haïtienne qui jusqu'ici a du mal à traverser les frontières haïtiennes, faute de promotion.
Robert dans son dictionnaire définit le mot carnaval comme étant la période de jouissances profanes qui va de l'épiphanie au début du carême. Ce qui voulait dire pour les chrétiens de l'Europe occidentale, une sorte d'intermède entre l'épiphanie et le carême, un long moment où l'on se lâchait un peu en s'adonnant à des festivités tout aussi mondaines que conviviales jusqu'au mardi précédant le mercredi des cendre, le premier jour du carême. Ce mardi communément appelé le mardi gras est le dernier jour du carnaval. Autant pour les fêtards de pousser le plaisir à bloc et de faire la gourmandise avant d'entamer les 40 jours jeûne qui mènent à la passion de Jésus Christ.
Le début du 16ème siècle soit l’année 1502, fut marqué par la traite négrière c'est-à-dire le transfert des esclaves noirs du continent africain au nouveau monde par des Etats européens qui jusqu'ici laissent leurs traces un peu partout dans les Caraïbes notamment en Haïti, au Brésil, en Martinique….
Aujourd'hui plus question de colonisation, la liberté a éclaté au grand jour mais certaines traditions d'origine européennes comme le carnaval demeurent bien présentes dans les pays du soleil couchant. D'où le carnaval de la Martinique, le carnaval de Rio au Brésil et le carnaval de Port-au-Prince qui, ce dernier au file du temps a fait son nom dans le milieu des grandes festivités populaire du monde.
En dépit de son aspect plutôt dirigé vers des traditions amérindiennes (références aux costumes et aux danses comparables à celles des Arawaks), le carnaval haïtien demeure un héritage européen perpétué par l'officialisation de la religion catholique un peu partout dans les Etats du nouveau monde. C'est ce qui expliquerait à plus forte raison que nous les haïtiens, nous observons scrupuleusement le calendrier catholique pour lancer notre carnaval en dépit de notre penchant remarquable pour le plaisir populaire.

Publié dans Haiti-Culture

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