« Haïti, un pays à construire »

Publié le par Lamartine Valcin dit Mariental

Simandre. Deux témoignages sur la situation du pays lors de la réunion de Cœur de Haïti.Presse.jpg simandre

 Gérald et Lamartine aux côtés des responsables de Cœur de Haïti. Photo G.C.

 

Lors de l'assemblée générale de l'association Cœur de Haïti, à Simandre, deux Haïtiens Lamartine Valcin et Gérald Geffrard ont apporté un témoignage poignant sur leur pays.

Natif de Port-au-Prince, Gérald Geffrard, marié à une Suissesse et père d'un enfant, a quitté la capitale Haïtienne en 2006. « La situation était devenue ingérable là-bas. Mon épouse ne se sentait plus en sécurité. »

Éducateur spécialisé à Genève, il a d'abord souligné « le bonheur de voir ce que vous faites dans ce contexte difficile. Haïti a connu des cyclones, des ouragans, mais jamais on n'imaginait connaître une telle catastrophe. J'ai vécu des jours difficiles, passé des heures devant mon ordinateur à attendre des nouvelles de ma famille. Voir des milliers d'images de pelleteuses ensevelissant des cadavres, c'est très dur… »

Si dur que des larmes lui viennent aux yeux et coupent ses propos. Et de reprendre : « j'imaginais que l'un des miens pouvait être parmi eux. Pour nous, les morts sont toujours respectés. Voir ces images m'était insupportable. Je voulais me rendre là-bas, mais mes amis m'en ont dissuadé en me prévenant que « Port-au-Prince n'existe plus. Il n'y a qu'une chose que l'on ressent : l'odeur des cadavres. » Je ne sais pas comment nous allons nous en relever. Je n'ai pas de réponse. Il faut s'armer de courage. »

Appel à l'aide

Pas de nature pessimiste, il a martelé que « la situation est catastrophique. Nous avons besoin de vous, absolument besoin de vous. Dans les médias, on parle plus des grandes ONG que de vous. Mais les échos que j'ai de mes amis sur place démontrent que vos actions sont bien plus efficaces car plus près des gens. On ne peut pas s'en sortir sans vous, sans une aide internationale. »

Lamartine Valcin a quitté la grande banlieue de Port-au-Prince pour Paris, il travaille dans la comptabilité et le bâtiment par nécessité économique. Il s'est dit « effondré par ce drame. Port-au-Prince était le poumon du pays. Comme il a été détruit, c'est le pays qui ne respire plus. »

Construire un état

Il se pose la question de savoir si Haïti va se relever un jour ? « Je me dis que oui, je me dis que non ! Les Haïtiens ont la volonté de relever la tête. Mais sans aide, il leur sera difficile d'y parvenir. » Et de porter un regard sans complaisance sur Haïti. « Depuis longtemps, l'État est en faillite. Du temps des Duvalier, Haïti a reçu beaucoup d'aides. Mais, à quoi a servi l'argent ? À enrichir le dictateur. Aujourd'hui, avant de reconstruire le pays, il faut construire un État. S'il n'est pas facile de changer les mentalités, je garde espoir. Je fais confiance au peuple haïtien pour trouver les forces nécessaires à relever ce défi. » Comme le président, Jean-Pierre Tombo, tous les participants à cette assemblée ont été touchés de ces témoignages.

Guy Cattin (CLP)

 PS. Article publié sur le site officiel du Journal régional de Saône-et-Loire en date du 15 avril 2010.

Lejsl.com

 

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<br /> Tu me manques, donnes moi de tes nouvelles.<br /> Gwo bo<br /> Aurèle<br /> <br /> <br />
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